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22/03/2024
Précédé d'une réputation très flatteuse, encensée par des collègues sur le forum de prof que je fréquente, j'étais enthousiaste au moment de rentrer dans la salle mais cela n'a pas duré longtemps... au début !
La prof de maths de 5ème qui demande à ses élèves si 0,999999999..... est égal à 1 ? On ne doit pas avoir les mêmes élèves ! Enfin, passons : la séquence n'est là que pour lancer poussivement un débat sur "la preuve" qui, évidemment, se retournera contre son instigatrice quelques minutes plus tard.
Des vols en salle des professeurs ? Un grand classique vous répondront les collègues et plus généralement tous les adultes travaillant au collège. On aimerait croire que les professeurs sont au-dessus de cela, que les enfants sont de gentils petits humains et que toutes les personnes qui travaillent dans un établissement d'enseignement ont une auréole au-dessus de la tête mais il faut bien se rendre compte que ce n'est pas le cas.
Comment travailler dans un environnement dans lequel on n'est plus à l'aise ? La question est simple et la réponse loin d'être évidente. En parler serait une bonne chose ? Non, on décide de mener seul l'enquête en créant un pseudo guet-apens. Le résultat montre que se prendre pour la police ne donne que rarement de bons résultats mais, surtout, la réaction des collègues m'a paru complètement à côté de la plaque.
Je ne dois pas être en phase avec les enseignants allemands mais ce n'est pas une surprise, tant le décalage m'avait paru énorme lorsque nous avions fait un échange franco-allemand du côté du mont Saint-Michel il y a 10 ans... Donner un cadre aux gamins semblait inenvisageable et les voir déambuler au milieu d'une route de campagne juste après un virage ne choquait personne et j'étais passé pour un tyran quand je leur avais poussé une soufflante pour qu'ils se rangent sur le bas côté.
La suite du film est plus intéressante quand un enfant décide de monter la classe contre la professeure. Montrer que les "petits anges" avec lesquels il faut absolument être "bienveillants" (dans le sens de l'éducation nationale) ont un sentiment de toute-puissance assez facile à développer. Quand, en plus, les parents vont dans leur sens, cela donne des choses qui sont très proches de ce que le film montre. Sans unité de l'équipe éducative et sans un caractère fort, le professeur se fait rouler dessus car à 30 (voir 90 en comptant les parents) contre 1, il n'y a souvent pas débat.
Cette seconde partie de film est bien plus convaincante même si la fin illustre peu subtilement ce renversement des rôles. La salle des profs est donc à moitié réussie mais au milieu de "Bis repetita" et "L'affaire Abel Trem" et avant "Pas de vague", il prend sans problème la tête des films scolaires qui squattent les écrans de cinéma lors de ce printemps 2024 (mais la perdra de très loin face à "Pas de vague" !).
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